Se faire Uberiser? Créer la rupture, ne pas la subir

Les langueurs du mois de mai avec ses ponts et viaducs (un record cette année) donnent un avant-goût de repos bien mérité et invitent à se projeter vers la trêve estivale…

Mais à l’heure où les prémices porteuses d’espoir -annoncées en une de tous les médias- d’une reprise économique le disputent aux mauvais augures -rachats de fleurons nationaux par les étrangers, économies gouvernementales et chômage record- l’incertitude demeure, voire s’accroît.

 

« Tout le monde commence à avoir peur de se faire Uberiser »  (Maurice Levy, Financial Times 14/12/2014)

Tout le monde a peur de se faire ubériser

Etre ou ne pas être victime d’une rupture de modèle d’affaires ?

 

A ce qui précède s’ajoutent les nombreuses ruptures de modèles d’affaires (la recherche du terme « uberisation » renvoie 31.800 résultats sur Google.fr…) rendues possibles par la digitalisation accrue de l’économie et l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs sur tout le globe et dont l’ambition rompt avec celle de leurs aînés : le monde comme territoire de jeu sinon rien !

Les exemples abondent et il n’est probablement nul secteur d’activité qui ne se sente menacé.

A tout seigneur, tout honneur. Ainsi, le néologisme « Uberisation » tire-t-il son origine de la société UBER qui a introduit l’une des ruptures les plus remarquées -décriée systématiquement par les taxis et régulièrement par les pouvoirs publics d’un côté, plébiscitée par les utilisateurs et les chauffeurs privés de l’autre- au monde de ces derniers mois. Tout « simplement » en ayant construit une offre d’intermédiation performante permettant le déplacement d’un point à un autre par un simple « toucher de bouton » comme une alternative plus pratique et plus économique que le recours aux traditionnels taxis.

Citons également AirBnB ou Booking qui sèment le trouble dans l’univers de l’hôtellerie ou encore Lending Club ou Prêt d’union qui marchent sur les platebandes des établissements bancaires.

Les lecteurs de ce billet auront vite fait de compléter la liste…

Mais il n’est nul besoin que l’adversaire soit nommé pour présenter une menace pesant sur des acteurs en place.

Ainsi, qui aurait pu dire que le syndicalisme pourrait se trouver menacer par les réseaux sociaux et l’ instantanéité qu’ils offrent : « à l’heure de la révolution numérique, plus besoins d’intermédiaires : c’est l’ubérisation du syndicalisme ! »

Après internet, puis les outils nomades qui ont permis les premières ruptures de modèles d’affaires et l’émergence de ces nouvelles icônes de l’économie mondiale, les objets connectés (« Internet of Things » Iot) et l’imprimante 3D sont d’ores et déjà les prochains vecteurs des ruptures à venir.

 

L’urgent est fait, l’impossible est en cours, pour les miracles… prévoir un délai

La relation que nous avons au temps qui passe ne cesse d’évoluer, ou plutôt serait-on tenté de dire, ne cesse de se détériorer.

L’information est omniprésente et tend à nous submerger (« infobésité » renvoie 69.300 résultats sur Google.fr !).

Emails, reportings se succèdent sans relâche sur nos écrans.

Refuser l'infobésité

La vague du numérique : la prendre et la surfer ou se laisser submerger ?

L’urgence qu’on leur prête nous oblige à les consulter tout le temps en toutes circonstances. Difficile de s’y soustraire.

Qu’il semble loin le temps où on les lisait confortablement installé à son bureau en amont de la réunion à venir ou après celle que l’on venait de terminer.

Maintenant on les consulte et on les traite pendant les réunions, dans les transports…

Plus une minute à perdre. Et comme tout le monde accède à tout le monde, le nombre d’emails, de questions et de reportings s’accroît de manière exponentielle…

Pour les miracles… ? Prévoir un délai !

 Le Big Data : f(t,Qi)

Le « Big Data » est annoncé comme la révolution majeure à ne pas râter

De manière forcément réductrice, le Big Data est fonction (au sens mathématique du terme) du temps (t) et de la qualité des données disponibles à traiter (que nous nommerons Qi).

Big-data-f(t,qi)

Le Big data : une question de qualité des données (plutôt que de quantité!) corrélée au facteur temps

 

Cette fonction vise à répondre à la question suivante :

Comment définir (d’un point de vue qualitatif donc) puis obtenir, organiser, hiérarchiser et traiter une quantité d’informations à déterminer sur une période à définir, pour produire des éléments d’information visant à générer pour l’entreprise un avantage concurrentiel  sur son marché ?

Le Big Data sera-t-il  la promesse de la domestication de l’infobésité grâce à la puissance du digital ?

Impossible d’apporter une réponse définitive à ce stade, chacun aura son opinion sur le sujet. A coup sûr, nombreux seront ceux qui s’égareront en faisant de Qi une variable basée sur la quantité plutôt que sur la qualité.

Pour le moment, tout un chacun y verra au choix : une nouvelle vague qui va le submerger, une menace pour soi-même, son entreprise, ses parties prenantes (clients, fournisseurs…), ou bien encore  une opportunité à saisir…

***

Comment dans ce contexte caractérisé par des ruptures (récentes, présentes et… à venir) de modèles d’affaires d’une part, un environnement économique peut-être en cours de retournement d’autre part, ce sentiment d’urgence permanent et oppressant enfin, partir cet été l’esprit confiant ?

Perspicio est à vos côtés pour vous aider à prendre conscience des risques auxquels vous vous trouvez exposés, des incertitudes auxquelles vous êtes confronté(e) mais aussi et surtout des opportunités qui s’offrent à vous.

N’attendez pas d’être la cible de la prochaine rupture de modèle d’affaires à venir pour réagir !

Il se pourrait fort bien qu’il soit alors trop tard…

Prenez plutôt les devants et changer à votre profit les règles du jeu qui prévalent aujourd’hui dans vos environnements et laisser aux autres la nécessité de réagir et de tenter de s’adapter…

Adoptez à votre profit notre signature et mettez-vous en posture d’agir en conscience pour être –et donc partir en congé- en confiance !


Comments

Philippe D. 28 mai 201519 h 34 min Reply

Vous avez bien raison, ce que vous appelez les ruptures de modèles d’affaire se multiplient déjà et vont faire de sacrés dégâts dans les organisations car il y a encore à l’heure actuelle un véritable déni des causes de ces situations.
Les cartes mentales des dirigeants ne sont pas (re)formatées pour les détecter, les comprendre puis les analyser.La faute à cette urgence que vous évoquez c’est sûr, mais aussi au choc que constitue la violence de la révélation : tout ou partie de mon entreprise risque de disparaître mais je ne sais pas comment faire ! Alors on recourt aux vieilles recettes qui ont fait leurs preuves dans le passé en espérant une fois encore que « cela le fera »: la fuite en avant ? de nouveaux consultants ? Cela va s’arranger avec la reprise qui s’annonce et que l’on voit dans les carnets de commande ? La solution passerait-elle par l’intégration et/ou l’évolution accélérée de jeunes managers peut-être plus à mêmes de s’adapter aux nouvelles conditions et qui seraient sans états d’âme par rapport à l’histoire et au vécu de l’entreprise que certaines risquent de traîner comme un boulet ? Les faire tutorer par les plus anciens ? Je crois sincèrement que le salut peut passer par là, même si peu d’actionnaires/propriétaires sont prêts à ce qui peut sembler un coup de poker… Il n’y a qu’à voir les nombreux talents de la génération X qui de guerre las de ronger leur frein dans l’antichambre du pouvoir auquel s’accrochent encore comme des moules à leur rocher les dirigeants issus de la génération papy-boomer.
Bravo pour ce cri d’alerte qui mérite d’être répété et surtout entendu avant que nos jeunes ne quittent à jamais ce pays qui ne sait les intégrer.

Philippe D (Paris)

Christophe Ponchon 28 mai 201521 h 07 min Reply

Bonsoir Philippe D.

Merci beaucoup pour votre retour qui nous conforte dans notre décryptage de la complexité de l’environnement actuel.

Pour prolonger le débat et/ou alimenter les réflexions des uns et des autres, je vous propose de lire le billet suivant http://bit.ly/1AvNrSA ecrit par Jean-Michel Billaut.
Vous y décrouvirez une analyse poussée de la stratégie et du mode opératoire d’Elon Musk pour « disrupter » les marchés sur lesquels il investit, le premier d’entre eux étant celui de la voiture électrique avec Tesla Motors.

Nous ne présagerons pas à ce stade de la réussite ou non de Tesla. Mais si l’on part du principe qu’ils peuvent y arriver, nul n’est besoin d’être un constructeur automobile ou un électricien pour s’inquiéter de ce qu’une telle réussite pourra engendrer.

En effet, que deviendront les stations essence actuelles ? D’aucuns objecteront qu’elles deviendront des stations électriques. A tout le moins possible, voire probable. Après tout, on peut avoir été acteur de cinéma et devenir Président des Etats-Unis ! Oui, mais tous les acteurs ne le deviennent pas et tous n’ont pas la notoriété ou le charisme d’un George Clooney pour rêver de le devenir…
Mais ensuite, quid des chauffeurs de camion citernes, des fabricants de ces véhicules… ? Quid d’un garagiste ? Finies les vidanges, révisions…
Nous arrêterons là la litanie des acteurs actuels qui seront touchés. Nos lecteurs auront certainement compris les conséquences de la complexité (au sens latin complexus = tissé ensemble comme aime à le répéter Edgar Morin) et de la dimension systémique qui sous-tend chaque jour un peu plus les relations d’affaires que tout un chacun entretient avec son environnement.

Alors bien sûr, celles ou ceux qui ne veulent pas voir objecteront que Rome (ou Paris) ne s’est pas faite en un jour et que ces ruptures prendront du temps.
Rien n’est moins sûr. En revanche, l’on sait avec certitude que l’adaptation, la conduite du changement prennent du temps et que ce n’est pas lorsque l’on se retrouve au pied du mur que la contrainte du délai disparaît comme par enchantement.

Alors n’attendez pas qu’il soit trop tard, prenez du recul, développez une conscience pointue et sans cesse actualisée de ce qui se passe autour de vous -tout proche comme beaucoup plus éloigné- et AN-TI-CI-PEZ.
En vous mettant en mouvement, vous gagnerez alors en confiance que vous-même et votre entreprise saurez vous adapter plus facilement aux bouleversements à venir si vous ne deviez pas en être vous-mêmes les initiateurs !

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